Le PPME : Un programme économique révolutionnaire pour les réfugiés est en danger

Note : Cet article a été initialement publié en anglais sur le site de l’Association des avocats et avocates en immigration du Canada (CILA). Suivez ce lien pour lire l’article original.

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Le Programme pilote de mobilité économique (PPME) est un programme d’immigration révolutionnaire qui allie considérations économiques et humanitaires. Dans un contexte mondial où plus de 110 millions de personnes sont déplacées de force, le PPME offre une occasion rare et transformatrice : une voie vers la résidence permanente qui reconnaît à la fois les compétences professionnelles et les besoins humanitaires. Il permet à des réfugiés hautement qualifiés, souvent confinés dans des régions où leurs talents sont sous-exploités, d’accéder à une nouvelle vie au Canada. En mettant l’accent sur le volet avec offre d’emploi, le programme offre également aux employeurs canadiens un processus simplifié pour recruter des travailleurs compétents et méritants à l’échelle internationale.

Malgré ses succès, le PPME est en danger. Il s’agit toujours d’un projet pilote, dont la fin est prévue pour le 12 juin 2025. Le gouvernement canadien doit agir maintenant pour le prolonger et le rendre permanent.

Lancé en 2018, le PPME visait initialement à mettre en relation des réfugiés qualifiés avec des employeurs canadiens. L’un de ses aspects les plus importants est la souplesse qu’il accorde dans le respect des exigences d’immigration, par rapport à d’autres programmes économiques comme Entrée express. Par exemple, aucune évaluation des diplômes d’études n’est requise — un élément crucial pour les réfugiés diplômés d’universités situées dans des pays dont les établissements ont été détruits par la guerre ou démantelés par des régimes autoritaires. Depuis sa création, plus de 430 réfugiés sont arrivés au Canada par l’entremise du PPME.

La politique publique d’IRCC qui régit la phase actuelle du programme explique mieux que tout les avantages du PPME :

« L’objectif de la présente politique d’intérêt public est d’offrir aux réfugiés et aux autres personnes déplacées une solution durable tout en donnant aux employeurs canadiens l’accès à un nouveau bassin d’immigrants de talent. Ainsi, le Canada contribue à changer les perceptions : les réfugiés et les autres personnes déplacées ne sont plus perçus comme un fardeau, mais comme des personnes dotées de compétences, de capacités et d’attributs qui peuvent apporter leur contribution dans leur nouvelle collectivité et à l’économie canadienne pour peu qu’on leur offre protection et sécurité. »

C’est pourquoi le PPME demeure un programme révolutionnaire, qui transforme la vie de réfugiés qualifiés tout en contribuant à l’économie canadienne. En tant qu’avocats en immigration, nous devrions être très préoccupés par l’idée que ce programme puisse être abandonné.

Une promesse faite

Plutôt que de permettre la fin du programme, le gouvernement Trudeau avait promis de rendre le PPME permanent. En 2023, l’ancien ministre de l’Immigration, Marc Miller, s’est rendu au Forum mondial sur les réfugiés à Genève, en Suisse. Il y a promis d’intégrer de façon permanente le PPME dans le système d’immigration canadien. Cette promesse avait été saluée par les défenseurs des réfugiés, les avocats en immigration et les employeurs. Pourtant, aujourd’hui, elle demeure lettre morte. Non seulement le PPME n’a pas été rendu permanent, mais le gouvernement n’a annoncé aucun renouvellement ni prolongation de ce programme pilote essentiel.

Un appel à l’action

Nous saluons le gouvernement canadien pour avoir lancé le PPME et reconnu le potentiel inexploité des talents déplacés. Mais il est maintenant temps de concrétiser cette vision.

Nous en appelons à la ministre de l’Immigration, Lena Metlege Diab, et au gouvernement du premier ministre Mark Carney, afin qu’ils tiennent les promesses non réalisées du gouvernement Trudeau et respectent l’engagement du Canada envers la protection des réfugiés et l’inclusion économique, en faisant du PPME un programme permanent.

L’impact du PPME dépasse largement l’innovation en matière de politique publique. Il permet à des personnes déplacées de contribuer à la société canadienne grâce à leurs compétences, de subvenir aux besoins de leur famille dans la dignité, et de vivre en sécurité à long terme. Les employeurs — particulièrement dans les secteurs en pénurie chronique de main-d’œuvre — en bénéficient également. Tout le monde y gagne, sauf si le programme est abandonné.

Assurons-nous que le PPME ne disparaisse pas, mais qu’il évolue — pour devenir un legs durable d’espoir, d’opportunité et de justice.

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